Faire pousser de la beuh

L’arrosage de vos plantes de beuh

La quantité d’eau que vous donnez à vos plantes et la fréquence avec laquelle vous les arrosez varie en fonction de la taille de la plante, de la température du sol et de la quantité de lumière qu’elle reçoit. En règle générale, plus votre chanvre pousse rapidement plus grande sera la quantité d’eau dont il aura besoin.

Lorsque les plantes sont petites, elles ne possèdent qu’un système radiculaire faiblement développé. De ce fait, elles n’ont pas une grande capacité à collecter l’humidité disponible dans le sol. Vous devrez probablement arroser vos pousses chaque jour, les petits récipients se dessèchent plus rapidement (que les seaux de peinture). Quand les plantes se développent et ont été transplantées dans des récipients plus larges (seaux), la terre se desséchant plus lentement, les racines n’auront pas à être arrosées tous les jours. Par ailleurs ces racines, plus longues, peuvent descendre en profondeur où la terre est généralement humide.

Disons, grosso-modo, que si la terre est humide, il ne faut pas arroser, que si elle est à demisèche, l’arrosage est nécessaire.

Il est important que la terre, à une profondeur de plusieurs centimètres, ne soit pas détrempée. Bien souvent vous vous apercevrez que la terre, bien que sèche en surface, se trouve être détrempée en profondeur, là où se trouvent les racines, ce qui peut se révéler mortel pour la plante dont les racines peuvent facilement pourrir.

Si vous n’arrivez pas à deviner quand la plante a besoin d’eau, enfoncez le doigt dans le sol pour en vérifier l’humidité.

Un bon écoulement de l’eau est un atout important. Il est donc nécessaire -pour la culture en pot -de prévoir des trous à la base de ces pots, et d’avoir un sol suffisamment lâche pour que l’excédent d’eau puisse s’écouler (et les racines ne pas être constamment trempées).

Vos plantes pousseront plus vite si vous les arrosez avec de l’eau légèrement tiède (ces conseils valant évidemment surtout pour la culture en pot).

En ville, il vaut mieux -pour les perfectionnistes -laisser l’eau, souvent javellisée, se décanter l’espace de 24 heures environ; une partie du chlore se sera dissipée et vos plantes ne s’en porteront que mieux.

Si l’extrémité des plantes virent au brun, c’est que vous les arrosez trop fréquemment ou que l’excédent d’eau ne s’écoule pas correctement.

L’idéal est que vous arrosiez les plantes tous les 3 ou 4 jours selon que la terre se dessèche plus ou moins vite; plutôt que d’arroser un peu chaque jour par exemple (l’eau n’arriverait pas à atteindre les parties basses du sol).

En donnant à vos plantes d’un demi-litre à un litre d’eau par plante à la fois, l’humidité se répartira de façon égale à travers tout le sol.

Quel genre de sol convient à la Beuh?

Le terrain sur lequel vous voulez faire pousser votre herbe sera d’autant plus valable que la terre sera riche, neutre, comprendra du sable et très peu d’argile. Les sols qui ont leur origine dans les roches sédimentaires sont généralement considérés comme étant les meilleurs du point de vue stabilité et nutrition.

Ceci ne veut pas dire que les gens vivant dans des coins où les sols sont pauvres sont tenus de déménager : avec un peu de préparation, la plupart des sols conviennent à la beuh.

Une trop grande compacité du sol (dûe à une forte quantité d’argile dans la terre) constituant quasiment le seul facteur véritablement rédhibitoire : un tel sol empêchera le développement des fines racines latérales grâce auxquelles la beuh collecte ses éléments nutritifs (ceux-ci sont d’ailleurs généralement peu abondants dans les sols argileux).

Un sol argileux retient, de plus, l’eau autour des racines de la plante, chose que la beuh ne peut encaisser.

Un test très simple vous donnera une idée de la quantité d’argile qu’il y a dans votre terre : celle-ci doit être riche et pouvoir s’effriter facilement. Quelques poignées ramassées au hasard dans votre champ devraient vous donner une idée de la compacité de votre sol. Celui-ci doit pouvoir former une boule quand vous le pressez entre vos mains, mais s’effriter facilement en fines particules. Une terre qui s’agglomère trop facilement et qui ne s’émiette pas (quand vous appuyez légèrement sur la boule de terre agglomérée) est trop humide ou trop argileuse -ou de toute façon a un problème qui rendra pour le moins hasardeuse la culture de votre herbe.

Le riche sol de surface décrit plus haut doit être d’une consistance suffisamment lâche pour permettre aux racines de se développer jusqu’à 60 cm de profondeur environ.

Une bonne couche d’humus est un atout très appréciable puisque non seulement il fournit la plante en éléments nutritifs, mais qu’il aide également à retenir et à étaler l’humidité du sol.

Le chanvre requiert de substantielles quantités d’eau mais, répétons-le, ne tolère absolument pas l’eau qui stagne près de ses racines (cf chapitre sur l’arrosage des plantes).

Si vous plantez vos graines dans un sol pauvre, fertilisez-le auparavant à l’aide d’un engrais azoté. Veillez à ce que votre terre soit neutre : chaulez s’il le faut

Comment améliorer vos graines à l’aide de la colchicine

La colchicine est un produit chimique qui change la structure chromosomique des plantes. Il force les plantes à muter en arrêtant la division de la cellule à un moment précis du processus de mitose. La mutation consiste en un doublement des chromosomes de la plante. Celle-ci sera -de très loin -bien plus puissante (du point de vue défonce) qu’une plante ordinaire.

Les plantes qui survivent à l’épreuve et qui mutent poussent de façon très bizarre. Leurs feuilles sont souvent difformes, elles sont plus vertes et quand elles se mettent à pousser, elles poussent plus vite et plus touffues. Vous vous apercevrez également que le nombre de feuilles par grappe (de feuilles) est plus élevé que d’habitude. Il nous est arrivé de dénombrer jusqu’à 17 feuilles dans une seule grappe.

D’ordinaire, le premier ensemble de feuilles dentelées n’ont d’une seule feuille de chaque côté de la tige. L’ensemble suivant a généralement trois feuilles par grappe. Lorsque vous traitez vos graines avec de la colchicine, le second ensemble de feuilles dentelées aura souvent cinq feuilles par grappe au lieu de trois.

La colchicine est utilisée dans les traitements contre la goutte. C’est un médicament qui demande une ordonnance bien qu’il puisse parfois être acheté dans les boutiques desservant les laboratoires.

Les pépiniéristes s’en servent pour développer de nouvelles variétés de plantes (comestibles ou non).

Le « Colchicum Major », plus communément connu sous le nom de colchique, pousse à partir d’un oignon. Cet oignon contient 0.3% de colchicine.

Il vous sera possible d’extraire la colchicine du bulbe de colchique en pressant le liquide hors du bulbe grâce à une presse à oignons. Ce liquide devra ensuite être filtré à travers un papier filtre (un filtre papier pour café convient à merveille).

Vous obtenez alors une solution avec à peu près 0.3% de colchicine. Mélangez cette solution avec une égale quantité d’eau. Ce qui réduira la solution de colchicine à 0.15%, rendant celleci apte à effectuer les mutations chromosomiques désirées.

Il est certain que la proportion de colchicine varie d’un bulbe à l’autre, aussi, dans le cas où vous penseriez que vos graines n’ont pas réagi au traitement de colchicine, vous pouvez essayer d’utiliser la solution originelle, telle qu’elle sort du bulbe.

La colchicine étant relativement destructive, il arrive souvent que nombre de graines ne survivent pas au choc.

Il vous faut normalement faire tremper vos graines pendant 24h dans la solution, mais, au cas où vous vous serviriez de graines de mauvaise qualité, peut-être expérimenterez-vous en sortant certaines graines du bain après huit heures, et d’autres après 12 afin que certaines aient toutes les chances de survivre.

Après avoir sorti vos graines de la solution, rincez-les légèrement puis placez-les entre quelques serviettes en papier humides. Gardez-les dans un endroit bien au chaud (30° Celsius environ) jusqu’à ce qu’elles germent. Plantez votre graine AUSSITOT qu’elle aura germé.

La colchicine est poison extrêmement dangereux : 0.7mg étant considéré comme la dose mortelle pour l’organisme humain. Les pépiniéristes la manipulent avec beaucoup de précaution.

Un dernier mot à propos de la mutation génétique provoquée par la colchicine : cette mutation ne fait que doubler le nombre des chromosomes de la plante; elle fait -autrement dit -d’une plante diploïde (de qualité moyenne ou très bonne) une plante polyploïde (de qualité fabuleuse).

Or certaines herbes de qualité fabuleuse (du Sud-Est asiatique par exemple) ont déjà réalisé cette mutation génétique par accident naturel. Il ne sert donc à rien, si vous êtes en possession de ces graines exceptionnelles, de tenter de les faire muter une seconde fois avec la colchicine.

Enfin, une fois que votre herbe sera devenue polyploïde, ses descendantes le seront également (puisqu’un caractère acquis par mutation génétique se transmet héréditairement).

A propos de polyploïde : si vous êtes intéressé par les expériences de greffage (chanvrehoublon par exemple -voir chapitre traitant de ce problème) sachez qu’il vaut mieux, pour obtenir de très bons résultats, se servir de graines polyploïdes (de houblon comme de beuh).

Comment disposer vos lampes de façon efficace

Si vous avez plus d’une lampe (et réglette) fluorescente disposez les de telle façon que toutes les plantes reçoivent un maximum de lumière.

Si vous disposez d’une paire de double réglettes, vous pouvez en les installant parallèlement, placer une rangée de pots sous chaque lampe AINSI qu’une 5ème rangée au milieu. Cette 5ème rangée bénéficiera de la lumière oblique tombant des doubles réglettes installées sur ses côtés.

A cette exception près, veillez à ce que chaque rangée de pots soit placée juste au-dessous de chaque réglette : si vos plantes ne se trouvent pas juste au-dessous de la lumière, elles pousseront de travers, en direction de la source lumineuse. Et à la longue, s’affaisseront sur le côté.

Cultiver de la beuh en chambre et en plein air

Peut-être voudrez-vous faire pousser votre beuh à l’extérieur depuis les premiers temps de la germination de la graine, ou en transplanterez-vous certaines plantes à l’extérieur que vous aurez fait démarrer en intérieur.

Si vous sortez des plantes démarrées en intérieur, soyez prudents. Elles se la sont coulée douce en intérieur et n’ont pas eu à affronter vents, pluies, soleil torride etc…

Elles n’ont été exposées, sous leur lampes Gro-Lux, qu’à de très petites quantités d’ultraviolets est de ce fait n’ont pas appris à les tolérer. Si vous sortez vos plantes un jour de canicule, elles se ratatineront en l’espace d’une heure…

Sortez-les quand le soleil n’est pas trop haut dans le ciel, de préférence dans la soirée. Si vos plantes n’ont pas de tiges très solides, étayez-les.

Ce serait une bonne idée d’endurcir vos plantes avant de les transplanter. Mettez-les à l’extérieur pendant une demi-heure environ le premier jour puis rentrez-les. Le jour suivant, laissez-les poireauter dehors plus longtemps, et ainsi de suite pendant une semaine de façon à ce qu’elles puissent survivre sans problème quand elles resteront dehors en permanence.

Veillez à ce que le pH des sols soient à peu près le même!

Un petit tuyau en passant : une terre qui porte des pins est quasiment toujours acide… elle produira des plantes de beuh en majorité de sexe mâle et qui de surcroît pousseront lentement.

Culture de la beuh en intérieur au moyen des lampes Gro-Lux

Les lampes Gro-Lux sont des lampes fluorescentes qui émettent de fortes concentrations des bandes rouges et bleues du spectre lumineux. Ce sont les principales couleurs que les plantes utilisent pour la photosynthèse. La taille des lampes Gro-Lux varie de 30 à 260 cm et s’adaptent aux réglettes fluorescentes ordinaires.

Vous pouvez, avec des lampes Gro-Lux, faire pousser vos plantes dans la cave, dans une penderie ou au grenier à quasiment la même vitesse que les plantes cultivées en plein air au plus chaud de l’été. La qualité de la beuh cultivée en intérieur est ou fait supérieure à la moyenne des herbes cultivées au Mexique.

L’intérêt de la culture en intérieur réside dans le fait qu’il est possible de contrôler entièrement l’environnement des plantes.

Degré de luminosité et vitesse de croissance de la beuh

Plus vous donnez de lumière à vos plantes, plus rapide sera leur croissance. Ainsi 2 lampes placées l’une à côté de l’autre sont elles plus efficaces qu’une seule. Une plante peut pousser sous une lampe unique, mais l’intensité lumineuse ne sera pas suffisante pour produire une plante robuste et touffue. Utiliser une seule lampe aura les mêmes effets que de placer des lampes trop loin des plantes : les pousses s’étireront pour s’approcher de la lampe et monteront en graine. Deux lampes ou plus produisent une lumière d’assez forte intensité pour assurer la croissance rapide de spécimens touffus.

Les lampes High Output et Very High Output émettent beaucoup plus de lumières que les lampes ordinaires. La croissance de la beuh exposé à des lampes VHO est véritablement incroyable.

Dans un environnement convenable (=bonne terre, gros récipient, arrosage adéquat) vous pouvez faire pousser une plante d’une hauteur de 1,30 m en l’espace de deux mois (et la plante pousse plus vite durant la deuxième moitié de sa croissance).

Deux semaines avant la récolte de la beuh

La Beuh produit de la résine, entre autres raisons pour empêcher les feuilles de se dessécher par temps de canicule. Fait qui peut être utilisé à votre avantage si vous régulez l’environnement de vos plantes en conséquence.

N’engraissez ni n’arrosez vos plantes pendant les deux semaines précédant la récolte finale. Ceci aura pour effet de faire démarrer le mouvement des résines vers les feuilles pour protéger celles-ci d’un dessèchement trop important. Elevez la température de votre pièce et essayez de réduire l’humidité au maximum. Si vous installez une lampe solaire directement au-dessus de vos plantes, les rayons ultra-violets, plus la forte chaleur, auront pour effet une production encore plus importante de résine. Vous pourrez même vous rendre compte, concrètement, des effets de ce traitement, les feuilles devenant brillantes et collantes au toucher. Plus la quantité de résine est importante et plus la qualité de votre récolte sera bonne.

Un climat sec en plein air a le même effet sur la production de sève. Peut-être aurez-vous envie de mettre en pratique une version réduite de la technique sus-mentionnée pour la taille bimensuelle de vos plantes. Arrosez celles-ci et engraissez-les APRES les avoir taillées et non pas juste avant.

Durée de la luminosité quotidienne

Le nombre d’heures pendant lesquelles vous laisserez vos lampes allumées chaque jour aura un effet très important sur vos plantes. Il déterminera la vitesse avec laquelle elles pousseront ainsi que le temps qu’elles mettront à s’épanouir.

Il sera nécessaire, pour que vos plantes fleurissent, que vous leur laissiez une période d’obscurité toutes les 24 heures.

Si vous voulez que vos plantes produisent des graines pour la prochaine plantation, ou si vous avez l’intention de développer des variétés hybrides, donnez-leur une période d’obscurité chaque jour. Si par contre un approvisionnement constant en feuilles de beuh vous intéresse plus, laissez vos lampes allumées 24h sur 24.

Quand le beuh s’épanouit, la quantité de résine dans la plante augmente, améliorant ainsi la qualité de la beuh. Mais une plante devient également plus résineuse et de meilleure qualité en prenant de l’âge. A trois mois une plante qui ne s’est pas épanouie est de meilleure qualité qu’une plante de deux mois qui, elle, s’est épanouie.

Celle qui a trois mois a de plus un feuillage bien plus touffu.

C’est à votre avantage d’empêcher vos plantes de fleurir, du moins jusqu’à ce qu’elles atteignent six mois. Les fleurs prises sur une plante de six mois sont XXX fois plus puissantes qu’elles ne l’auraient été si vous aviez encouragé la plante à fleurir au bout de trois mois. Pour faire fleurir vos plantes, après six ou huit mois de lumière constante, vous commencerez à leur donner tous les jours, une période d’obscurité.

Rapport entre le nombre d’heures de lumière données quotidiennement à des plantes et le moment de leur floraison :

12 heures de lumière par jour font fleurir une plante au bout de 2 mois, 2 mois et demi.

16 heures par jour la font fleurir au bout de 3 mois et demi, 4 mois.

18 heures par jour la font fleurir au bout de 4 mois et demi, 5 mois.

La déshumidification de votre local

(réservé aux fanas de la culture en intérieur)

Le chanvre qui pousse sous un climat chaud et sec aura des feuilles plus étroites que la beuh cultivé dans une atmosphère humide.

Ceci étant dû au fait qu’une plante respirant un air sec respire plus facilement, l’humidité qui se trouve sur ses feuilles s’évaporant plus rapidement. Dans une atmosphère humide, l’humidité ne peut s’évaporer aussi rapidement; en conséquence de quoi elles ont « besoin » d’être plus larges, d’avoir une plus grande surface d’évaporation pour rejeter les déchets que la plante produit.

Les feuilles larges produisent moins de résine par feuille que les feuilles étroites, ce qui signifie qu’il y aura plus de résine dans un gramme de feuilles étroites que dans un gramme de feuilles larges.

Les plantes à feuilles larges fourniront bien entendu un volume plus important de feuilles, mais leur qualité sera inférieure à celles provenant de plantes à feuilles étroites.

Enfin, la résine de la plante de beuh servant à empêcher les feuilles de se dessécher, on comprend qu’une plante produise plus de résine dans un local sec que dans une pièce humide.

La greffe en fente

La greffe en fente simple est l’opération la plus facile à réussir pour ce qui concerne le greffage chanvre-houblon.

La plante de beuh que vous utiliserez à cet effet devra être en bonne santé et vieille de cinq à six semaines. Sectionnez la tige de cette plante à une hauteur de 4 cm au-dessus du sol, environ.

La tige de la beuh étant creuse, le boulot peut se faire à l’aide d’une lame de rasoir. Fendez ensuite la partie supérieure du pied de beuh (dans le sens de la longueur) de façon à obtenir une entaille d’environ deux cm.

Le greffon de houblon peut bien entendu être obtenu sur une plante de houblon que l’on aura fait pousser soi-même (il vaut mieux, soit dit en passant, se servir de graines de houblon polyploïdes, on en trouve dans toutes les boutiques de jardinage spécialisées). Mais il est possible également de s’en procurer auprès de certains pépiniéristes.

La base du greffon de houblon étant taillée en forme de coin, il suffit de l’enfoncer dans la fente du pied de beuh et de lier les deux segments de plantes à l’aide d’une fine bandelette de tissu ou encore d’un caoutchouc plat (de façon à répartir la pression du lien, à ne pas « étrangler » la tige).

Veillez à ce qu’une petite partie du tissu à vif du greffon de houblon dépasse (très légèrement du haut du pied de beuh.

Utilisez un peu de mastic à greffe pour colmater la plaie.

Greffe en fente effectuée au stade du cotylédon

Ce genre de greffe a, entre autres avantages, celui de permettre l’utilisation de pousses de beuh et de houblon beaucoup plus jeunes : âgées d’environ deux semaines (pas plus).

Le pied de beuh doit être sectionné juste au-dessus de la première paire de feuilles dentelées puis fendu -toujours à l’aire d’une lame de rasoir -sur une longueur de peu inférieure à un cm, de telle façon que chacune des deux feuilles se trouve attachée à l’une des moitiés de la tige.

Le greffon de houblon doit provenir d’une pousse ayant le même âge (à peu près) que la pousse de beuh (deux semaines maximum, donc).

Coupez la pousse de houblon près de sa base, au sol, puis tranchez-la en biais juste au-dessous des cotylédons. Placez ensuite ce greffon dans la fente du pied de beuh et ficelez avec du raffia ou un caoutchouc plat.

Placez enfin votre plante sous une cloche de verre (ou matière plastique); n’importe quel bocal, aquarium ou assimilé fera en fait parfaitement l’affaire. Ceci pour protéger la plante de moisissures qui le temps que dure la cicatrisation pourraient lui être fatales (la cicatrisation dure une semaine environ).

Autres types de greffes valables pour croiser chanvre et houblon

Il existe une grande variété de greffes possibles dont chacune offre ses avantages (ou ses inconvénients) différents. Nous en donnons un dernier ici mais les fanas de la chose pourront toujours piocher plus avant le problème dans les ouvrages spécialisés.

Un greffon de houblon pris sur une pousse ayant développé sa première paire de feuilles dentelées (comme dans la greffe décrite précédemment) est inséré (toujours de la même façon) dans un pied de beuh vieux d’un mois et demi environ (l’avantage de ces décalages d’âge vous apparaîtra pleinement au bout d’un certain temps de pratique).

Le pied de beuh aura été décapité juste au-dessous de sa plus haute touffe de feuilles et débarrassé de toutes ses feuilles à l’exception de sa première et deuxième grappe (de feuilles).

A défaut d’un aquarium suffisamment grand… enveloppez la partie supérieure de la plante dans une feuille de matière plastique de façon à faciliter la cicatrisation de la plante (une semaine environ).

L’hybride beuh-houblon se cultive comme le houblon, c’est à dire qu’il lui faut un support sur lequel il se développera à son aise : le houblon est une plante grimpante qui peut mesurer jusqu’à dix mètres de long…

Ceci dit, les besoins du houblon (ou de la beuh-houblon) en eau, soleil et qualité du sol sont relativement proches de ceux de la beuh classique.

La récolte et le séchage de votre herbe

Si vous faites votre la technique décrite précédemment, vos plantes seront très résineuses. Leurs feuilles seront lourdes et votre herbe fin prête à remplir sa mission.

Il existe différents moyens de sécher votre herbe après la moisson. Vous pouvez vous servir d’un séchoir, tel que celui représenté par le dessin.

Ou vous servir de la méthode dite « du bocal » qui donne des résultats satisfaisants et ne pose pas trop de problèmes.

Commencez par arracher toutes les feuilles de vos plantes. Placez-les ensuite dans un gros sac en papier, en ayant soin de laisser le sac ouvert. Laissez la beuh reposer dans le sac pendant 3 ou 4 jours, selon la quantité de feuilles que vous avez mises dans le sac. Quelques jours plus tard, quand les feuilles sont sèches au toucher, mais encore pliables, transférez-les dans une jarre ou un bocal au couvercle hermétique.

A ce stade de l’opération, il est capital que vous surveilliez votre herbe de très près : si elle n’est pas suffisamment sèche, elle moisira dans votre jarre.

Ouvrez celle-ci tous les jours pour faire partir l’humidité, et reniflez la beuh pour vous assurer qu’elle n’a pas commencé à moisir. Le moisi pue suffisamment pour que vous le détectiez aussitôt. Dans le cas où votre herbe serait en train de moisir, sortez-la de son bocal et étalez-la sur la table pour qu’elle puisse sécher rapidement.

L’herbe sèche bien plus lentement dans un récipient hermétique, mais elle acquiert la consistance du tabac. Elle sera sèche tout en ayant le moelleux du tabac.

La taille de vos plantes

Il est possible d’augmenter la production de feuilles en procédant à la taille des plantes. Le fait de tailler celles-ci encourage les croissances secondaires et permet à la lumière d’atteindre les feuilles les plus jeunes.

La première taille de votre plante se fait quand elle a atteint 3 semaines environ. Coupez le sommet de votre plante en veillant à ce que la tige soit coupée juste au-dessus d’un endroit où deux grappes de feuilles se rencontrent.

Quand vous taillez les sommets de vos plantes, l’excroissance secondaire au-dessus de chaque feuille est stimulée et se développe bientôt en forme de branche identique aux autres branches. De nombreuses grappes de feuilles sortiront de ces branches et d’autres branches encore peuvent se développer au-dessus de chaque feuille.

Le fait de tailler vos plantes donne à celles-ci une forme touffue et basse. Lorsque les branches secondaires acquièrent au moins 4 groupes de feuilles, il est temps de les tailler en procédant de la même manière qu’avec la tige principale lors de la première taille. Quatre nouvelles branches secondaires se mettront à pousser à partir de chacune des 4 feuilles que vous aurez laissées sur votre branche secondaire et ainsi de suite.

Coupez les nouvelles branches secondaires tous les dix jours environ.

Vous pouvez également tailler des groupements de feuilles trop importants. Le fait de retirer certaines des grandes feuilles permettra à plus de lumière de pénétrer jusqu’aux branches situées dans les parties inférieures de la plante.

De plus, les feuilles situées au sommet de chaque branche étant les meilleures, plus vous ferez pousser de branches et plus vous obtiendrez de feuilles de qualité supérieure.

Le fait de tailler vos plantes de cette façon vous permet en outre de bénéficier d’un « ravitaillement » constant. Enfin la qualité de votre plante s’accroîtra avec l’âge. Le volume de feuilles que vous enleverez à la plante tous les dix jours environ ne fera qu’augmenter et leur qualité s’accroître

La transplantation

La transplantation est une opération qui rend les plantes plus robustes. Elle n’est pas absolument nécessaire mais peut présenter certains avantages pour ceux qui voudraient se livrer à la culture en chambre (ou en plein air mais en petite quantité).

La transplantation des pousses se fait quand la première paire de feuilles dentelées s’est bien développée (ou plus tard si vos récipients sont plus gros que la normale et que, pour une raison ou une autre, vous devez les transplanter plus tard).

Veillez à ce que les pousses ne soient pas transplantées trop près les unes des autres (ce qui aurait pour conséquence de favoriser le développement de plantes mâles). Si vous les transplantez dans des pots, il vaut mieux que ceux-ci aient un diamètre d’environ 30 cm (et une profondeur de 30 cm également).

Les gros seaux de peinture qu’on trouve sur les chantiers font l’affaire.

Il paraît que la terre dans laquelle pousse et se développe la graine (avant la transplantation, donc) doit être identique à celle dans laquelle elle sera transplantée, mais l’important n’est pas là : il faut surtout que les deux terres (au cas où elles seraient différentes) soient à peu près neutres.

Les boutiques de jardinage vendent des pHmètres pour mesurer la neutralité (ou le degré d’acidité du sol). Veillez à chauler votre terre (à y ajouter de la chaux) au cas où celle-ci serait acide.

Au moment de la transplantation, humectez d’eau la terre du petit récipient afin que lorsque vous retirez la terre contenant la pousse dudit récipient, cette terre ne se barre pas dans tous les sens. Il est important que les racines de la pousse ne soient pas mises à nu!

Déposez la motte de terre contenant la pousse dans le trou préparé à cet effet en veillant à ne pas toucher à la pousse elle-même. Evitez tout choc à votre pousse lors du transfert.

La ventilation de votre local

Il est relativement important que vos plantes soit correctement ventilées.

Une bonne ventilation de la pièce dans laquelle vous faites pousser vos plantes devient même d’autant plus importante que sont nombreuses les plantes que vous y faites pousser.

Les plantes respirent par les feuilles. Elles se débarrassent également de leurs poisons par les feuilles. Si la ventilation de la pièce n’est pas suffisante, les pores des feuilles se boucheront et celles-ci finiront par mourir.

Si au contraire, l’air peut circuler, les poisons peuvent se dégager des feuilles, permettant aux plantes de respirer et s’épanouir au meilleur de leur forme.

Pour une petite penderie dans laquelle vous n’aurez installé que quelques plantes, vous pourrez faire circuler suffisamment d’air en ouvrant votre porte une ou deux fois par jour.

Si vous passez beaucoup de temps dans votre local-jardinet, vos plantes pousseront mieux du fait qu’elles pourront utiliser le gaz carbonique que vous exhalez.

En intérieur, les tiges de ces plantes n’arrivent pas toujours à devenir rigides du fait qu’elles n’ont pas à affronter le vent. Mais ceci peut, jusqu’à un certain point, se révéler positif dans la mesure où vos plantes utiliseront plus d’énergie à produire des feuilles et de la résine qu’à produire une fibre robuste.

L’arrosage de vos plantes

La quantité d’eau que vous donnez à vos plantes et la fréquence avec laquelle vous les arrosez varie en fonction de la taille de la plante, de la température du sol et de la quantité de lumière qu’elle reçoit. En règle générale, plus votre chanvre pousse rapidement plus grande sera la quantité d’eau dont il aura besoin.

Lorsque les plantes sont petites, elles ne possèdent qu’un système radiculaire faiblement développé. De ce fait, elles n’ont pas une grande capacité à collecter l’humidité disponible dans le sol. Vous devrez probablement arroser vos pousses chaque jour, les petits récipients se dessèchent plus rapidement (que les seaux de peinture). Quand les plantes se développent et ont été transplantées dans des récipients plus larges (seaux), la terre se desséchant plus lentement, les racines n’auront pas à être arrosées tous les jours. Par ailleurs ces racines, plus longues, peuvent descendre en profondeur où la terre est généralement humide.

Disons, grosso-modo, que si la terre est humide, il ne faut pas arroser, que si elle est à demisèche, l’arrosage est nécessaire.

Il est important que la terre, à une profondeur de plusieurs centimètres, ne soit pas détrempée. Bien souvent vous vous apercevrez que la terre, bien que sèche en surface, se trouve être détrempée en profondeur, là où se trouvent les racines, ce qui peut se révéler mortel pour la plante dont les racines peuvent facilement pourrir.

Si vous n’arrivez pas à deviner quand la plante a besoin d’eau, enfoncez le doigt dans le sol pour en vérifier l’humidité.

Un bon écoulement de l’eau est un atout important. Il est donc nécessaire -pour la culture en pot -de prévoir des trous à la base de ces pots, et d’avoir un sol suffisamment lâche pour que l’excédent d’eau puisse s’écouler (et les racines ne pas être constamment trempées).

Vos plantes pousseront plus vite si vous les arrosez avec de l’eau légèrement tiède (ces conseils valant évidemment surtout pour la culture en pot).

En ville, il vaut mieux -pour les perfectionnistes -laisser l’eau, souvent javellisée, se décanter l’espace de 24 heures environ; une partie du chlore se sera dissipée et vos plantes ne s’en porteront que mieux.

Si l’extrémité des plantes virent au brun, c’est que vous les arrosez trop fréquemment ou que l’excédent d’eau ne s’écoule pas correctement.

L’idéal est que vous arrosiez les plantes tous les 3 ou 4 jours selon que la terre se dessèche plus ou moins vite; plutôt que d’arroser un peu chaque jour par exemple (l’eau n’arriverait pas à atteindre les parties basses du sol).

En donnant à vos plantes d’un demi-litre à un litre d’eau par plante à la fois, l’humidité se répartira de façon égale à travers tout le sol.

Le bouturage

Le fait de prendre des boutures sur vos plantes de beuh vous permet de ne faire pousser que des plantes femelles. Vous pouvez également, à partir de votre meilleure femelle, et au moyen du bouturage, faire pousser toute une série de femelles de qualité identique à la première.

La structure génétique de ces descendantes, la vitesse à laquelle elles pousseront seront en tous points semblables à celles de la plante-mère. Ce qui vous fera gagner des mois si vous avez l’intention de produire une variété supérieure de beuh.

La façon de procéder est simple et les résultats en valent largement la peine.

Le bouturage consiste à couper une branche d’une plante, à la planter en terre de façon à ce qu’elle y prenne racine et forme un nouvel individu.

Pour faire démarrer de nouvelles plantes, faites chauffer une lame de rasoir (à 25° Celsius environ) et découpez une branche à un angle de 45°. Coupez la tige de façon à ce que la partie découpée ait à peu près trois ensembles de feuilles.

Plantez cette bouture dans un pot de type Jiffy-7, ou encore, dans un pot contenant de la terre stérilisée.

L’idéal serait que ces boutures soient dans une atmosphère humide. Une tente en plastique autour des boutures leur crée un environnement impeccable.

Un aquarium marche également à merveille (bouchez sa partie supérieure à l’aide d’une plaque de verre ou d’un film en plastique transparent afin de retenir l’humidité).

La lampe Gro-Lux doit être placée à une distance d’environ 30 cm au-dessus des boutures. Les racines mettront à peu près 3 semaines à pousser. Ce moment venu, plantez votre bouture dans un récipient

Le Cannabis femelle

Les femelles survivent aux mâles de 3 à 5 semaines, fait qui reflète en partie la plus grande complexité de leur cycle de vie.

Les fleurs femelles ressemblent encore moins à des fleurs conventionnelles que les fleurs mâles. Cette fleur est structurellement très simple et consiste en un pistil duveteux entouré de feuilles spécialisées formant comme une petite coupe (ouverte et pointée vers le haut) d’où l’extrémité du pistil, et ses deux styles, émergent pour recueillir le pollen. Ce pistil constitue l’ovaire de la femelle beuh, il ressemble à un oeuf de termite légèrement aplati (une fois épluchées quelques unes de ses feuilles de protection).

Bien que les fleurs femelles poussent à l’origine par couple, une fleur de chaque couple meurt au moment de la fertilisation.

Les fleurs femelles sont groupées plus ou moins étroitement ensemble, ces grappes de fleurs (et de feuilles) atteignant souvent des dimensions impressionnantes -en particulier au sommet de la plante.

Une plante femelle, à maturité, pèse environ deux fois plus qu’un plante mâle. Elle a plus de feuilles par grappe (de feuilles) et plus de grappes de feuilles qu’un mâle.

Pendant que les mâles mûrissent et se préparent à larguer leur pollen, les femelles approchent de leur période fertile : leurs fleurs subissent des modifications qui les préparent à l’acte reproductif. Les cosses s’ouvrent légèrement de façon à ce que le pistil et les styles puissent émerger. Les variations de température peuvent avoir des effets négatifs sur les organes sexuels. Après la pollinisation, comme nous l’avions déjà fait remarquer, une des deux fleurs de chaque couple de fleurs avorte. La survivante peut alors tirer sur l’énergie de la plante et les graines se développer.

Celui qui voudra obtenir de bonnes graines devra laisser ses femelles en terre pendant plus de deux semaines au moins après la floraison, faute de quoi ses graines seront immatures.

Même au cas où celles-ci parviendraient à germer, elles ne pourraient produire tout au plus que de faibles plantes sans grand intérêt pour le fumeur.

Néanmoins, le fait de laisser vos femelles en terre au-delà du moment de la floraison, a tendance à diminuer la puissance (de défonce) de la résine. Ceci du fait qu’une bonne partie de l’énergie de la plante est occupée à produire des graines viables.

Le choix du moment de la moisson est donc très important. Pour une puissance de résine maximale, la plante femelle devra être moissonnée avant que la tige ne pâlisse et perde sa texture lisse et brillante; pour obtenir des graines extra, la plante ne doit pas être arrachée avant que ses feuilles soient tombées et que les graines dans leur cosse fassent un bruit de grelot.

Le compromis doit s’établir quelque part entre ces deux stades. Il faut compter dix jours environ après la floraison des femelles dans un environnement normal.

Le Cannabis mâle

Les plantes mâles (moins touffues), bien que moins puissantes et de ce fait moins désirables que les femelles, se caractérisent par de nombreux traits qui devraient nous être d’un grand intérêt.

Les fleurs mâles, vert-jaune, se développent sous forme de petites bourses tombantes attachées près des fourches des branches et, plus bas, près de la tige.

Après que la fleur se soit ouverte, cinq petites étamines s’ouvrent et laissent pendre, au bout de ce qu’on appelle des fils de la Vierge, les anthères. Ce sont les anthères qui dispensent le pollen quand vient le moment de la fertilisation, aussi est-il assez facile de deviner l’approche de ce divin moment en observant si oui ou non les anthères sont gonflées à craquer. Vous serez capables de savoir quand les anthères seront tout à fait déployées : leurs surfaces commenceront à montrer de petits grains de pollen blanc environ 12 heures avant le largage du pollen. Un autre indice réside dans les petits poils situés sous le revers des feuilles et qui deviendront gonflés près de leur base.

Les mâles produisant moins de chlorophylle que les femelles, ils sont capables de se développer avec moins de lumière. Dans l’optique de la tendance à la survie de la beuh, nous verrons plus loin que l’une des conséquences d’une diminution de la quantité de lumière que reçoivent les plantes sera une augmentation du nombre des plantes mâles.

De même, les mâles s’adaptant plus facilement en sol légèrement acide que les femelles, un sol acide donnera des récoltes où prédomineront les plantes mâles.

Il existe une idée selon laquelle les plantes mâles seraient inutiles du point de vue « défonce ». Il est vrai que les mâles ont une bien moins grande puissance que les femelles, mais là n’est pas la raison pour laquelle ils sont arrachés et détruits par le cultivateur professionnel : ils le sont principalement en raison du fait que si les mâles parvenaient à maturité et larguaient leur pollen sur les femelles, ces dernières perdraient beaucoup de leur puissance (de défonce), une bonne part de leur énergie se trouvant en effet mobilisée pour nourrir les graines fertilisées (au lieu de bosser à produire de la résine).

Bref, ce que l’on gagne quantitativement en conservant les plantes mâles sera perdu en qualité puisque les femelles se révèleront, une fois fertilisées, moins défonçantes.

Re-bref : vous avez donc le choix entre obtenir un maximum de feuilles (en conservant les mâles) avec une qualité défonce moyenne, et obtenir une récolte moins volumineuse (en arrachant les mâles) mais de qualité extra.

Les plantes mâles suivent un processus de floraison uniforme. La première fleur s’ouvre avant le lever du soleil (celle-ci se trouve au 2ème tiers supérieur de la plante, nichée contre la tige). La floraison se propagera alors de cette première fleur vers la périphérie, progressant à vitesse constante dans toutes les directions jusqu’à ce que les fleurs les plus proches de la périphérie et du sommet de la plante soient atteintes. Entre la 7ème et la 12ème heure, les dernières fleurs se seront ouvertes, et le processus aura atteint son terme. A la première brise, un nuage de pollen est largué et flotte, poussé par le vent, à travers champs où les femelles « attendent », leurs pistils pointant hors de leur cosse pour recueillir la poussière vitale. L’acte de fertilisation se situe à l’apogée de la vie du mâle : celui-ci ira dorénavant en déclinant.

Peu après le largage du pollen, la plante mâle commence à perdre sa couleur verte et sa texture lisse et brillante.

Le cycle de la vie du mâle sera achevé au terme de la 12ème semaine de son existence.

Le croisement du houblon et de la beuh donne une plante ayant l’apparence du houblon mais produisant de la résine cannabique

Le gouvernement américain avait lancé, pendant la seconde Guerre Mondiale, de nombreux programmes de recherche concernant la culture de la beuh. Certaines de ces recherches ne répondaient pas tout à fait aux objectifs assignés mais leur charme indubitable, leur qualité de fantaisie quasi-surréaliste se révélèrent cependant de nature à forcer, quelques décennies plus tard, l’estime et l’admiration des z-authentiques esthètes de la culture de la beuh.

L’un de ces programmes de recherche était destiné à mettre au point une plante dont la fibre serait aussi solide que celle de la beuh et qui ne produirait pas de « résine toxique ». Parmi les nombreux échecs enregistrés à cet égard, un hybride particulier -celui de la beuh et du houblon -battit tous les records : il produisait autant de résine cannabique qu’une plante de beuh et sa fibre se révéla inutile.

Son apparence, de plus, reproduisait celle du houblon (une plante grimpante), ce qui, du point de vue gouvernemental, pouvait présenter certains inconvénients.

Ce croisement de la beuh et du houblon se fait par greffage, opération simple à la portée de tout amateur. La greffe se fait entre la partie inférieure (plus la racine) d’une jeune plante de beuh et la partie supérieure d’une plante de houblon du même âge.

Le fait que l’hybride résultant de cette greffe produise de la résine cannabique est dû à ce que le siège des mécanismes de production de celle-ci semble se situer dans les racines de la plante de beuh. Et que ces racines continuent à produire la même qualité de résine, indépendamment (en partie) de la forme, de la variété, des feuilles auxquelles cette résine est destinée.

Les diverses greffes décrites ci-dessous semblent être les plus appropriées pour réussir l’hybridation chanvre-houblon.

L’engrais idéal pour vos plantes

Vous pouvez donner régulièrement de l’engrais à votre herbe, même si celle-ci pousse sur une terre de très bonne qualité, votre récolte n’en sera que meilleure. Un engrais liquide classique à 3 éléments (potasse-azote-phosphore) dans lequel la proportion d’azote serait la plus forte conviendra parfaitement.

Exemple : -23% d’azote -20% de phosphore -17% de potasse

plus de multiples oligo-éléments (calcium, fer, magnésium, molybdène, zinc, cuivre, sodium etc…)

plus des hormones pour plantes, forment un engrais excellent avec lequel vous pourrez arroser vos plantes tous les 10 jours environ (dans le cas où cet engrais s’administre par les feuilles). L’engrais foliaire est supérieur à l’engrais liquide simple du fait que le feuillage absorbe plus rapidement de plus grandes quantités d’engrais que ne le font les racines (l’engrais liquide simple se verse au pied de la plante et n’est donc absorbé que par les racines).

N’engraissez pas vos plantes trop tôt : elles risqueraient d’être « brûlées » par l’engrais; attendez 3 semaines avant de commencer. Arrêtez le « traitement » au moins deux semaines avant la moisson; ceci aura pour effet de stimuler la production de résine.

Certains engrais foliaires sont fabuleux mais difficiles à trouver (au quai de la Mégisserie… parfois : quand ils ne sont pas en rupture de stock). L’engrais le plus intéressant (de loin) pour la beuh est le Ra-Pid-Gro. Le Ra-Pid-Gro contient 23% d’azote, 19% de phosphore, 17% de potassium, il contient également les oligo-éléments suivants : potassium, sodium, #, zinc, souffre, silicone, calcium, cobalt, fer, chlorrine, molybdène, magnésium, aluminium, manganèse, plus des hormones pour plantes ainsi que des vitamines B1 et B2.

En règle générale, il vaut toujours mieux diluer un engrais légèrement plus que ne le conseille le mode d’emploi. S’il est facile de rajouter de l’engrais faiblement dilué à vos plantes, une seule dose par contre d’engrais trop concentrée peut foutre en l’air toute une récolte. Le Ra-Pid-Gro peut être dilué à raison de 2 cuillères à café pour 4 litres d’eau, mais il est plus prudent de le diluer à raison d’une cuillère pour 3 litres, surtout si vous engraissez vos plantes par les feuilles.

Commencez à engraisser vos plantes quand elles ont entre trois semaines et un mois, en vous servant d’un engrais riche en azote tel que Ra-Pid-Gro. L’azote favorise la croissance de la tige autant que celle du feuillage. Quand les plantes auront environ 3 mois et demi, et si vous voulez qu’elles fleurissent, donnez leur un engrais pauvre en azote et riche en phosphore et potasse (par exemple : 4% de nitrogène (d’azote), 10% de phosphore et 10% de potasse). Cet engrais stimulera la floraison de vos plantes avec un faible développement de la tige et du feuillage.

L’engraissage par les feuilles est une méthode très efficace pour engraisser une plante. Cette méthode nécessite le recours à un vaporisateur, et l’engrais (liquide) est pulvérisé directement sur le feuillage plutôt que d’être ajouté au sol.

Vaporisez le mélange soigneusement sur toute la surface des feuilles. Veillez à ne pas saturer les feuilles des plantes dont la taille est inférieure à une trentaine de cm : elles ne peuvent encaisser l’engrais quand elles sont jeunes. Le poids de la solution peut d’ailleurs les mettre à bas si celle-ci est vaporisée en trop grande quantité.

L’engraissage par les feuilles doit être effectué dans la soirée de façon à ce que l’absorption de l’engrais se fasse à son efficacité maximale.

L’avantage de l’engrais foliaire par rapport à l’engrais de sol, c’est que les feuilles absorbent plus d’engrais plus rapidement que les racines. De plus, à ajouter de l’engrais à votre sol, vous rendez celui-ci plus acide et en concentrez les teneurs en sels (ce qui peut bloquer, dans une certain mesure, le développement de vos plantes).

Vous pouvez engraisser vos plantes environ une fois par semaine. Soyez prudents si vous engraissez des plantes qui n’ont pas encore trois semaines puisque vous risquez de les griller assez facilement.

L’engrais « Alaska fish », que peuvent utiliser les écologistes, est également foliaire et tout aussi efficace, bien que d’une odeur assez désagréable. Cet engrais se dilue à raison d’une cuillère à café pour 6 litres d’eau. Au cas où vous préféreriez appliquer cet engrais sur le sol, le mélange se fait à raison d’une cuillère à café pour 4 litres d’eau.

Il est intéressant de noter au passage que les besoins en minéraux de la beuh sont grosso-modo les mêmes que ceux du houblon (ainsi que ses réactions à des carences alimentaires).

Pour ceux qui voudraient ne faire pousser que des femelles (quasiment), il existe une formule d’engrais très fortement azoté mise au point en 1933 par une… religieuse : soeur Mary Etienne Thibeau (Dieu ait son âme) et dont le seul défaut réside dans le fait que les graines produites de cette façon ne s’avèrent pas excellentes.

La formule est la suivante :

KNO3…………1 gramme/7 litres de solution NH4NO3……….17g Ca(NO3)2……..4g KH2PO4……….1g MgSO4………..2g

Cette solution de 7 litres vous durera 7 semaines si vous vous servez d’un litre par semaine pour arroser vos plantes (l’arrosage se fait au pied de la plante, une fois par semaine, donc).

Cette solution hautement azotée donnera une récolte dans laquelle la proportion des femelles sera de 9 femelles pour un mâle. Le feuillage sera très abondant, d’un vert foncé et les feuilles très épaisses.

Le fait d’arrêter le traitement 4 ou 5 semaines avant la moisson stimulera la production de résine.

L’époque idéale pour planter la beuh et importance de l’ensoleillement

Le chanvre, en France, se plante généralement en début Mai, fin Juillet et début Août étant d’ordinaire les moments les plus secs de l’année (il est de loin préférable qu’il ne pleuve pas lors de la floraison des plantes : plus l’air est sec et plus la production de résine sera importante).

Mais cette règle n’a rien d’absolu : le chènevis (les graines de beuh) semé « en retard » en 1975 et qui ont fleuri en fin Août, début Septembre ont par exemple bénéficié d’un ensoleillement exceptionnel (même en banlieue parisienne).

Effet de la durée de l’ensoleillement sur les plantes :

Ensoleillement quotidien Effet sur les plantes

2-3 heures : les chances de survie sont très faibles, leur développement très vite bloqué, le feuillage quasiment inexistant et les plantes peuvent dépérir au bout de quelques semaines.

4-5 heures : les plantes sont rachitiques et pâlottes, la production de résine très faible, les femelles survivent mal etc…

6-10 heures : les feuilles se développent pas mal, les graines sont viables, la durée de développement des plantes s’allonge, la production de résine augmente fortement.

11-15 heures : la hauteur de la plante à maturité s’accroît encore, la floraison se produit plus tard, les graines sont viables, la production de résine est archi-forte.

Au delà de 15 heures : en lumière artificielle, les plantes peuvent être « ensoleillées » non-stop, 24 heures sur 24, mais si le feuillage est plus dru et la production de résine un peu plus forte, les graines par contre se révèlent bien moins valables (sinon pas du tout).

Ce schéma ne peut bien sûr être développé dans tous ses détails étant donné que la beuh n’a pas de caractéristiques génériques très précises, qu’il existe des plantes à croissance plus rapide que d’autres, à résine plus abondante, et qu’elles ne réagissent pas toutes à un même temps d’ensoleillement de façon identique. Mais il donne néanmoins une idée approximative du développement de la plupart de ces plantes en fonction de la quantité de soleil qu’elles recevront.

Les graines de beuh

Il est très facile de s’assurer que les graines dont vous allez vous servir sont de bonne qualité.

Leur apparence déjà est un bon indice de leur état de santé. Une graine viable sera bien charnue (et non fripée). Elle sera d’un gris vif, gris-vert ou gris-brun et brillera si vous la frottez entre les paumes de vos mains.

Ouvrez quelques graines prises au hasard dans votre lot : si elles ont un goût huileux, elles sont assez vieilles et se sont peut-être détériorées. Un test plus sûr consiste à faire germer une dizaine de graines et de compter le nombre de celles qui ne germent pas. Ceci vous donnera une idée approximative de ce que donnera votre lot de graines. Un pourcentage supérieur à 50% (de graine germées) est un résultat suffisamment encourageant.

Si l’intérieur des graines est noir, c’est rapé : vos graines ne germeront jamais. Si, inversement, il est pâle et poussiéreux, elles ne produiront -au mieux -que des plantes faiblardes et rachitiques.

Un autre test consiste à balancer quelques unes de vos graines sur un fer chauffé au rouge. Si elles éclatent avec un bruit craquant… c’est qu’elles étaient bonnes.

Voici quelques petits tuyaux au passage qui vous paraîtront peut-être un peu alambiqués -à première vue -mais que vous gagneriez peut-être beaucoup à méditer :

Si vous ne vous préoccupez que de la puissance de votre résine, le moment idéal pour moissonner votre herbe se situera lors de la floraison des femelles (ou juste après); aussi la plupart des graines provenant d’une telle récolte seront-elles immatures!

A l’inverse, si toutes les graines d’un lot de beuh donné semblent être mûres (d’un gris brillant), il y a de fortes chances que les plantes étaient un peu vieilles lors de la moisson (ou plutôt, que la moisson fut un peu tardive) et qu’elles ont de plus, probablement, été pollinisées (ce qui diminue la qualité de la résine).

Enfin, si un lot d’herbe que vous vous procurez comprend très peu de graines (ou pas du tout), il y a de fortes chances pour que cette herbe vienne de plantes mâles.

De toutes façons, il vaut mieux se méfier d’une herbe dont le rapport du nombre des graines immatures (blanches) au nombre des graines mûres (grises) ne serait pas au moins de 2 à 1.

Les graines de beuh femelles

Il est possible de croiser vos deux plans femelles favoris pour créer une nouvelle souche de graines qui produira que des plants femelles. Ces deux plants seront de plantes différentes, pas des mèmes graines. Cela créera la meilleure descendance, et ne fera pas de rejets. Il est plus facile de mesurer la qualité des femelles que celle des mâles, la fumée est meilleur et plus facile à juger. Les plants créés de cette manière à partir de graines seront tous femelle il n’y aura aucune chance d’avoir un chromosome mâle à partir de parents femelles.

Utilisez de l’acide Gibberellic sur une branche d’une plante femelle pour induire des fleurs mâles. L’ acide Gibberellic est vendu en jardineries pour croiser les plantes et faire des hybrides. Pulvérisez les plantes une fois par jour pendant 10 jours avec 100 ppm d’acide gibberellic. Quand la fleur mâle se forme, pollenisez les fleurs de l’autre plante que vous avez sélectionnée. Pollenisez seulement une branche, a moins que vous vouliez beaucoup de graines!

Quand la branche a des fleurs mâles, coupez la branches et enracinez-la dans l’eau, avec une glace en dessous pour récupérer le pollen quand il tombe. Utilisez une solution d’enracinement similaire à la solution de bouture précédemment cité. Collectez le pollen en recouvrant la branche avec un sac plastique et agitez le. Utilisez une lame de rasoir pour racler le pollen qui est tombé et l’ajouter au sac.

Il est aussi possible de polleniser les fleurs de la plante ou vous avez créé les fleurs mâles, la croiser avec elle mème. On l’utilise pour préserver les caractéristiques d’une plante spéciale. Les boutures préserveront aussi les caractéristiques de la plante, mais ne permettra pas de stocker les graines pour un usage futur. Croiser une plante avec elle mème, peut amener a des problèmes de croisement, dans la plupart des cas ce n’est pas la solution optimale. Une fois j’ai essayé d’utiliser l’acide Gibberellic, pulvérisé sur une plante en bonne santé, tous les jours pendant une semaine. Aucune fleur male n’est apparue sur la plante. Le résultat peut varier.

Maladies et bestioles nuisibles aux plantes

Presque tous les animaux adorent la beuh et vous vous rendrez compte, si vous faites de la culture en plein air, de la quantité d’animaux, d’insectes et de maladies qui guetteront votre plantation. Certains de ces inconvénients se retrouvent également en intérieur. Quand vous vous procurerez de l’insecticide, vous veillerez à ce que sa pleine puissance, après pulvérisation dans l’air de la pièce, dure effectivement 2 ou 3 jours.

Au cas où cet insecticide s’avérerait trop faible pour liquider vos bestioles, utilisez-en un plus puissant, qui ne disparaît qu’au bout de 7 jours environ (faites quand même attention de ne pas vous asphyxier…).

La maladie du mildiou (très fréquente) est un champignon qui apparaît sous la forme d’une poudre grise ou d’une couche farineuse sur les feuilles. Les plantes attrapent très facilement cette maladie dans des conditions de forte humidité, de mauvaise ventilation, de faible luminosité et quand ces plantes sont trop souvent serrées les unes contre les autres.

Le fait de saupoudrer vos plantes de soufre éliminera le mildiou (on trouve du soufre dans n’importe quelle boutique de jardinage).

Demandez par ailleurs conseil au vendeur au sujet des maladies et parasites les plus courants dans votre région.

Obsevation sur le temps d’éclairage

Quand on plante en éclairage artificiel, il suffit de faire brusquement chuter le temps d’éclairage pour provoquer la floraison. Ainsi, on passe de 18h à 10h ou même de 24 à 12h. La plante réagit, suppose (dans sa petite tête) que c’est l’automne et pollinise.

Mais il est en fait également possible de provoquer la floraison anticipée si on possède deux expositions au soleil différentes; l’idéal étant une exposition du matin d’une dizaine d’heures (de 8 à 18h) et une exposition du soir importante (de 16 à 19/20h). Il suffit de faire croître la plante à la 1ère exposition et de simplement la déplacer dès le solstice d’été (21 Juin), à la première lune montante. Vous aurez ainsi une récolte anticipée vers la fin Août début Septembre. Gardez quelques plantes sans les déplacer, et vous en aurez une seconde fin Novembre. Bouturez et vous aurez une 3ème récolte en Juin! Si vous êtes malin, vous aurez ainsi à fumer toute l’année.

Quel genre de sol convient à la Beuh?

Le terrain sur lequel vous voulez faire pousser votre herbe sera d’autant plus valable que la terre sera riche, neutre, comprendra du sable et très peu d’argile. Les sols qui ont leur origine dans les roches sédimentaires sont généralement considérés comme étant les meilleurs du point de vue stabilité et nutrition.

Ceci ne veut pas dire que les gens vivant dans des coins où les sols sont pauvres sont tenus de déménager : avec un peu de préparation, la plupart des sols conviennent à la beuh.

Une trop grande compacité du sol (dûe à une forte quantité d’argile dans la terre) constituant quasiment le seul facteur véritablement rédhibitoire : un tel sol empêchera le développement des fines racines latérales grâce auxquelles la beuh collecte ses éléments nutritifs (ceux-ci sont d’ailleurs généralement peu abondants dans les sols argileux).

Un sol argileux retient, de plus, l’eau autour des racines de la plante, chose que la beuh ne peut encaisser.

Un test très simple vous donnera une idée de la quantité d’argile qu’il y a dans votre terre : celle-ci doit être riche et pouvoir s’effriter facilement. Quelques poignées ramassées au hasard dans votre champ devraient vous donner une idée de la compacité de votre sol. Celui-ci doit pouvoir former une boule quand vous le pressez entre vos mains, mais s’effriter facilement en fines particules. Une terre qui s’agglomère trop facilement et qui ne s’émiette pas (quand vous appuyez légèrement sur la boule de terre agglomérée) est trop humide ou trop argileuse -ou de toute façon a un problème qui rendra pour le moins hasardeuse la culture de votre herbe.

Le riche sol de surface décrit plus haut doit être d’une consistance suffisamment lâche pour permettre aux racines de se développer jusqu’à 60 cm de profondeur environ.

Une bonne couche d’humus est un atout très appréciable puisque non seulement il fournit la plante en éléments nutritifs, mais qu’il aide également à retenir et à étaler l’humidité du sol.

Le chanvre requiert de substantielles quantités d’eau mais, répétons-le, ne tolère absolument pas l’eau qui stagne près de ses racines (cf chapitre sur l’arrosage des plantes).

Si vous plantez vos graines dans un sol pauvre, fertilisez-le auparavant à l’aide d’un engrais azoté. Veillez à ce que votre terre soit neutre : chaulez s’il le faut.

Récipients pratiques pour faire démarrer les plantes

Si vous avez l’intention de transplanter vos plantes (que vous fassiez de la culture en plein air ou en chambre), vous aurez intérêt, une fois vos graines germées, de les planter dans des récipients qui minimiseront les risques de voir s’abîmer leurs racines lors de la transplantation. Des récipients de dix cm de diamètre sur dix de profondeur font largement l’affaire.

Les pots « Jiffy », que l’on trouve sur les quais de la Mégisserie, ou dans n’importe quelle autre boutique spécialisée, sont théoriquement très bons : faits en tourbe compressée, ils sont censés se décomposer une fois mis en terre, permettant ainsi aux racines de la jeune pousse de passer au travers des parois.

Les récipients en carton, dans la mesure où leurs parois s’épluchent facilement, dans la mesure où, également, la terre dans laquelle se développe la jeune pousse est humectée d’eau juste avant la transplantation (de façon à rendre la terre bien compacte), marchent souvent mieux que les pots « Jiffy » classiques, ceux-ci, en fait, mettant très souvent des semaines à se décomposer (même après avoir été humectés d’eau).

Le « Jiffy 7 », quant à lui, s’avère excellent pour faire démarrer les graines (une fois celles-ci retirées des serviettes humides, s’entend). Il s’agit d’une petite boulette de tourbe compressée additionnée d’éléments nutritifs et enveloppée d’un filet en nylon. Placée dans quelques cm d’eau, cette boulette se gonfle jusqu’à atteindre un volume 7 fois supérieur à son volume original. Il n’est pas besoin d’ôter le filet lors de la transplantation, les racines passant au travers.

Il faut néanmoins préciser que le pH du « Jiffy 7 » est légèrement acide. Cela vaut la peine d’ajouter un peu de chaux à l’eau que vous utilisez pour faire dilater les boulettes de Jiffy.

Stades de développement de la jeune plante

Après avoir laissé tremper vos graines 24 heures environ dans de l’eau et les avoir ensuite enfouies sons un ou deux cm de terre, de préférence la pointe en l’air, celles-ci se développeront de la façon suivante :

1er stade. La graine germe et la racine émerge (en direction de la surface du sol, et non vers le bas).

2ème stade. Après environ 48 heures après la germination, la racine devrait mesurer environ 3 cm de long. La croissance de la racine ralentit alors quelque peu.

3ème stade. Après 72 à 96 heures, un système de fines racines latérales devrait commencer à se développer. La jeune pousse devrait alors déboucher à l’air libre et commencer à se débarrasser de la coque de la graine.

4ème stade. La tige de la jeune pousse commence à se tenir droite le 5ème jour et la coque de la graine est rejetée. Les feuilles embryonnaires sont de forme ovale et non dentelées.

5ème stade. La tige de la pousse sous les feuilles embryonnaires croît régulièrement du 5ème au 10ème jour environ. La première paire de feuilles classiques devrait apparaître à cette époque.

6ème stade. Les feuilles embryonnaires devraient jaunir puis tomber dans le courant de la 3ème semaine.

Ce schéma de développement n’est pas absolu mais donne tout de même des indications très importantes sur la qualité de vos plantes. Ainsi, une graine qui mettrait une semaine à germer par exemple (ce qui arrive très souvent) ne pourra pas produire une plante de très bonne qualité. Si vous disposez de suffisamment de graines, ne comptez que sur celles qui germent le plus rapidement.

Le conseil est également valable pour les graines qui ont été traitées à la colchicine (voir plus loin).

Température de l’air

La beuh peut pousser à des températures allant d’environ 10° à plus de 40° centigrades. Mais la température diurne idéale tourne autour de 25°. Par ailleurs, la plante pousse mieux si la température de l’air chute quelque peu pendant la période d’obscurité.

Température du sol

Si vous faites pousser vos plantes dans un endroit trop frais (en dessous de 15°), chauffez votre sol avec des câbles électriques (et remerciez Georges Truffaut, notre génial pépiniériste national).

Type de pot pour la plante

Lorsque vos « Jiffy pots » ou vos « Jiffy 7 » seront prêts à être transplantés, vous aurez besoin de pots beaucoup plus larges afin que les plantes puissent s’y développer. Mon expérience m’a montré qu’un seau de 12 litres allait à merveille, et l’on peut normalement faire pousser des plates atteignant jusqu’à 2,30 mètres dans ce genre de seau si le sol est bon et l’arrosage d’engrais régulier.

POUR LA CULTURE EN INTERIEUR : Si plusieurs de vos plantes se trouvent dans une seule caisse, elles peuvent croître à des

vitesses différentes et les moins rapides se retrouveront bientôt trop éloignées de la source lumineuse. Le fait de faire pousser chaque plante dans un seau individuel permet de faire des ajustements. Quand les plantes deviennent plus touffues, vous pouvez les écarter les unes des autres. Vous pouvez suspendre votre lampe en pente et installer les plantes les plus courtes sous son extrémité inférieure. De plus, des auges ou caisses à fleurs nécessiteront plus de terre que les récipients individuels, et ceci peut vous revenir assez cher si vous achetez votre terre. Vous vous rendrez également compte qu’en cas de déménagement les seaux individuels offrent de sérieux avantages.

Quand vous choisirez vos récipients, rappelez-vous qu’un récipient trop petit peut bloquer la croissance de votre plante. Un récipient profond de, grosso-modo, 30 cm et d’un diamètre d’environ trente centimètres suffit, mais un récipient plus large serait mieux.

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